Histoire et origine
Le plus souvent, on ignore que le Carlin était le plus célèbre des chiens en Angleterre et sur le continent, il y a des années. L’histoire du Carlin est une histoire d’aristocratie, et de voyage !
L’origine de la race a pu être estimée grâce aux nombreux dessins et gravures représentant 3 types de petits chiens, le chien Lion, le Pékinois et le Lo-Sze. Ce dernier présente de nombreuses similitudes physiques avec le Carlin que nous connaissons aujourd’hui. De nombreuses autres hypothèses viennent expliquer l’origine du Carlin : Dogue Allemand, Dogue de Bordeaux, Mastiff, Mâtin, sont d’autres races qui pourraient avoir une ascendance génétique avec le Carlin d’aujourd’hui (sans toutefois avoir de grandes certitudes autours de ces hypothèses).
Il est généralement admis que le Carlin est originaire de Chine. Les plus anciens écrits font référence à des petits chiens à tête plate, et l’élevage de chien ressemblant fortement au Carlin aurait débuté avec la dynastie Chiang, à partir de 1111 avant JC. Le nom de « Païs » était donné à ces petits chiens, qui prenaient bien leur place sous la table. Les origines du Carlin restent donc assez floues, mais remonteraient à plusieurs milliers d’années !
Il est venu en Angleterre par la Hollande, au cours du 17ème siècle, avec les marchands de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Il a été très populaire lors de son passage en Hollande, du temps de la Maison d’Orange, où il était appelé Mâtin hollandais.
Avec l’introduction d’autres chiens de très petite taille, le Carlin a commencé à perdre de sa popularité en Angleterre, sous le règne de Guillaume III. La race a été menacée d’extinction, mais d'autres spécimens ont été introduits de Hollande et d'Autriche sous le règne de George III, ce qui lui donna un second souffle. En Australie, la race s’est maintenue, grâce à des importations d’Angleterre à différentes époques.
En France, comme dans les autres pays, le Carlin a été particulièrement apprécié des aristocrates, notamment la Marquise de Pompadour ou encore Marie-Antoinette. On citera également Fortuné, le Carlin de Joséphine de Beauharnais, connu pour sa méchanceté vis‐à-vis du mari de Joséphine, le général Napoléon Bonaparte.
Le Carlin doit sans doute son nom au comédien italien Carlo Antonio Bertinazzi (1710-1783), peut-être en raison de son masque noir d’Arlequin, qui évoque ceux portés par l'artiste durant ses représentations.
Il est connu sous l'appellation de Pug aux États-Unis, au Brésil en Australie et en Angleterre (« poing », à cause de sa forme carrée), et de Mops (« faché ») en Allemagne et en Russie. En 1883, le Pug Club est fondé en Angleterre et fixe le standard de la race. Le standard en vigueur en France à l’heure actuelle a été publié le 26 mars 2009.
Dans le cinéma, on trouve deux Carlins célèbres :
- dans les films « Men In Black » 1 et 2 (1997 et 2002), Franck est un personnage extra‐terrestre qui a pris l’apparence d’un Carlin sur Terre.
- dans les films « Kingsman » : Services secrets (2015 et 2017), le héros Egssy se voit attribué la responsabilité d’un petit chiot Carlin, JB.
Apparence physique
Le Carlin est un petit molosse, aujourd’hui classé dans deux catégories, d’après la classification du Livre des Origines Françaises : les chiens de Garde et d'Utilité (chiens de 1er groupe), et les chiens de Luxe et d'Agrément (chiens du 9ème groupe).
C’est un chien « dense », dans un petit volume, avec une masse musculaire importante et bien dessinée, et des formes compactes et ramassées, et une poitrine large ; son corps s’inscrit dans une forme carrée, qu’on le regarde de face, ou de profil.
Sa face est ronde, large, avec le dessus plat, et de nombreuses rides sur le front, mais sans sillon sur le crâne. Le museau est court et aplati, comme la plupart des brachycéphales, ce qui lui donne un « faciès juvénile » (la forme du visage d’un enfant, plat avec de grands yeux, ce qui nous attire beaucoup). Ce museau écrasé est aussi la source du ronflement émis lorsque le Carlin respire (appelé stridor), et qui peut aller jusqu’à une sorte de ronronnement.
Les yeux sont ronds et globuleux, exprimant souvent l’affection, la douceur et la malice. Ses oreilles sont courtes et peuvent se replier « en rose » (c’est-à-dire en arrière), ou en bouton (le pavillon retombant en avant, avec l'extrémité couvrant l'orifice de l'oreille).
La queue du Carlin est légèrement enroulée sur elle-même, en haut des hanches. Elle forme une boucle très resserrée sur les hanches, et la double boucle est d’ailleurs très recherchée.
Il est remarquablement sans odeur de chien, et son pelage est court, fin, lisse, et mue très peu. Il est donc exceptionnellement propre. Un simple brossage régulier suffit à entretenir son poil, notamment pendant la mue.
Son pelage peut prendre plusieurs teintes, du Carlin blanc au Carlin noir, en passant par des couleurs abricot, argent ou fauve. Son poil est luisant, doux et légèrement brillant, il n’est jamais dur ou laiteux. Les marques sont nettement définies : le masque du museau, la raie du dos (« trace ») et les oreilles sont aussi noirs que possible.